Avec beaucoup de retard, voici la copie de mon journal de bord de cette première vraie randonnée
j'avais fait un compte rendu chaque jour sur facebook, je copie-colle ici
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J1- trajet maison/Cahors
500km sans encombre. Le dimanche il n'y a pas de camion sur la route, ce qui est très appréciable.
Le bonheur de s'arrêter sur les aires d'autoroute, au milieu des parkings camions où ça sent bon le pipi
Arrivée 21h30 chez mon amie Dominique chez qui nous avons prévu 24h de repos.
J2- Repos
Il va faire chaud aujourd'hui, 33 degrés annoncés . Soit 10 de plus que la veille.
Les chevaux redécouvrent l'endroit où ils ont passé un mois en 2020.
Grand soleil, cigales et chaleur, nous sommes dans le Sud!
J3- Cahors/Montferrier (Ariège) 245km
Nous sommes attendu vers 18h au gîte où mon papa nous rejoint car il fait la première semaine avec nous.
Nous partons de Cahors à 14h après une petite balade où nous avons fait nager les toutous.
Tout se passait bien jusqu'à 500m du gîte. Après deux demi-tours et des passages étroits avec le van, nous voilà stoppés/coincés dans la côte, plus d'embrayage!!!!
Je mets les warning et le frein à main. J'appelle mon papa qui est au gîte. Je débarque les chevaux et mon chéri les tient en main. En roue libre j'arrive à manœuvrer sur cette route étroite pour me mettre sur le bas côté car forcément, 2 voitures sont là et sont bloquées. Je trouve des grosses pierres et cale les roues du van.
Mon papa nous rejoint avec le monsieur du gîte. J'appelle le garagiste le plus proche qui se déplace très rapidement avec une vieille 305 et une barre de traction. On detelle le van mais impossible de tracter le 4x4 dans la côte avec la 305. Finalement, après deux essais infructueux et l'embrayage ayant refroidi, j'arrive à passer la première et à avancer le 4x4. Le monsieur du gîte revient avec son pick-up, nous transvasons toutes les affaires du 4x4 à l'arrière de son pick-up et toutes les affaires pour 1 mois de vacances ça en fait du bordel!!!
Entre temps mon chéri à emmener les chevaux au pré du gîte, ouf! Ça de moins à gérer.
Le pick-up a lui aussi des soucis d'embrayage. Nous attelons le van et nous poussons pour aider au démarrage en côte, youpi!!!!!!! Le monsieur avance, prends un peu de vitesse avant le virage à gauche qui monte et là en plein milieu "PAF" une voiture improbable pile au moment où il ne faut pas!!!!! Impossible de passer à deux véhicules, voilà le pick-up qui recule pour laisser la place. Le deuxième essai sera le bon.
Alors chevaux + van OK au gîte.
Reste le 4x4 à emmener au garage à 3km. J'ai suivi le garagiste en conduisant, avec mon père passager. Le 4x4 roule normalement mais l'embrayage ayant chauffé, il sera susceptible de relâcher dans la moindre côte! Du coup pas le choix, faut le changer.
Le garagiste va s'en occuper. Il nous ramène gentiment au gîte.
Voilà comme une situation "critique" s'est résolue en moins d'1h30 grâce à la gentillesse des gens présents.
Et l'autre bonne nouvelle c'est que notre première semaine ne sera pas impactée.
J4- gîte/cascades du Taychou (village La Peyregade)- 10km
Pour cette 1ere journée, petite balade en aller/retour. Marlou porte la nourriture et l'eau. J ai sellé Guizmo pour mon père si besoin.
Renégades aux antérieurs pour les deux. Pris les arrières pour Marlou au cas où.
Sur le panneau nous sommes à 1,4km des cascades. Et bien ce sera 1km de chemin pierres glissantes et entre les pierres de la gadoue où nous nous enfonçons à mi-chaussures. Mon père s'est taillé un bâton dans du noisetier pour s'équilibrer.
C'est joli, bruyant à cause de l'eau mais joli. Nous continuons de monter, mais le chemin est vraiment difficile. De gros contre-haut terreux et glissants. Je prends la décision de stopper les chevaux tant que c'est possible. Je les laisse en main à mon chéri et mon papa et monte seule à la dernière cascade, où je prends une vidéo car je sais que mon papa ne pourra pas monter jusque ici.
Je redescends, prends les chevaux et fais demi-tour avec mon père pour rejoindre un joli coin qui sera notre pause pique-nique.
Mon chéri monte à la cascades et nous rejoint. J'ai laissé Marlou en liberté quelques minutes, il nous a très bien suivi.
Pause pique-nique. Mince, j'ai pas pris la corde! Du coup attache aux arbres, avec la longe du licol de randonnée. D'ailleurs sont super ces licol plats. 110grames, ultra légers et leurs longes fines assorties, nouées en nœuds de pendu.
Sur le retour, traversée d'un petit hameau super mignon où nous discutons avec une dame qui attelait ses Mérens. Village coupé du monde. Nous avons l'impression de rentrer chez les gens mais c'est bien là en plein milieu des maisons que passe notre chemin.
Nous avons modifié l'itinéraire retour, pour ne pas avoir les pierres glissantes à prendre en descentes. Autre oubli, les bâtons de marché de mon papa!
De la route au soleil mais sans difficulté à part la chaleur. Nous descendons mais à un moment va bien falloir remonter.
D'abord par la route mais ça cogne fort où par un petit chemin ombragé conseillé par le gîte. Option 2 ... qui ne s'avèrera pas payante finalement car nous terminons avec un fort dénivelé, les chevaux assurent mais impossible de soulager mon père. Alors on s'arrête beaucoup pour récupérer. Guizmo glisse sur une énorme pierre plate à moitié ensevelie mais se rattrape, il commence à monter en émotions et je haussé le ton pour le garder à distance de moi, il en va de ma sécurité. Je surveille Marlou tenu par mon chéri mais il pose ses pieds avec assurance et évite les pièges.
Peut être mettre Marlou en tête lors des difficultés. Là impossible de faire passer Marlou devant, trop étroit!
Quelques mètres de plus et le chemin est barré par les branches d'un sapin tombé.
On a oublié des choses aujourd'hui mais pas la scie pliable dans la fonte avant de Marlou!!!!!
Les deux branches qui nous gênent sont sciées rapidement, les chevaux passent à 10cm prés (sinon fallait desseller dans la pente).
15m plus haut nous sommes sur la piste qui mène au gîte. Je monte mon père très fatigué sur Guizmo mais nous sommes déjà à l'entrée du gîte.
Le couple de gérants est assis sous un parasol et enlève des feuilles des tiges d'une plante. Nous les saluons et je leur dis que le chemin que nous avons pris est plutôt difficile avec les chevaux (c'est eux qui nous l'avaient conseillé) et que nous avons du sortir la scie. Le monsieur hausse les épaules et me dit que c'était l'ancien chemin d'accès à la maison. Sans plus.
Note à moi-même : se méfier du discours de l'autre. A pieds sans chevaux et en forme, oK... avec 2 chevaux et papy de 73ans, non!
Du coup, modification du départ de l'étape de demain qui devait se faire par la continuité de ce chemin!
Pendant que mon père se repose au gîte, mon chéri m'aide à agrandir le paddock. J avais parqué 40msur 2 hauteur de fils la vielle. Là, 80m linéaires c est plus confort.
Coup de téléphone du garagiste. Il peut avoir les pièces mercredi prochain et faire la réparation pour vendredi ou samedi
Mon père et moi allons le rejoindre avec la voiture de mon père car je dois signer le devis et payer une avance.
Soulagement.
J5- Montferrier(le Paqueteyre)/Montségur - 8km
Aujourd'hui direction le château de Montségur.
Deux options possibles:
- un bivouac au lac de Moulzounne à 13km. Un tiers de fort dénivelé puis une piste forestière roulante. Puis 7-8km pour rejoindre Montségur.
Des orages sont annoncés et 24h de pluie. Au vu des difficultés éprouvées par mon papa, nous choisissons le sentier Cathare et nous faisons un détour par la route dés le départ pour éviter le chemin d'hier. De plus, il sera plus agréable de s'occuper dans le petit village de Montségur qu'en restant bloqué au Lac avec la pluie.
Petit déjeuner au gîte à 8h30. Je me lève un peu avant pour aller voir les chevaux. Tout va bien. Le soleil tape déjà fort, des mouches de partout.Je défais et range mon paddock de randonnée. Le bracelet mis au postérieur de Marlou tient toujours. J 'y ai inscrit mon numéro de tél en cas de fuite des chevaux. Sur les selles j ai bidouillé des portes clefs mais tout nus, je teste cette option. J'espère que les chevaux vont rester vers l'entrée du pré. Je préfère gagner du temps pour la suite. Même si l'étape est courte, je suis seule à m'occuper de la logistique des chevaux et ce temps de préparation est incompressible.
Nous décollons tardivement à 11h30. Je n'ai pas réussi à faire mieux. Le gîte doit être libéré et nos affaires pour le reste des vacances doit être chargé dans la voiture de mon père, car je n'ai plus le 4x4. Et comme je ne connais pas le déroulement de ma 2eme semaine, je dois également laisser des affaires dans le van (licols de voyage et longes, sacoches secours, tapis secours, nourriture chevaux, râpe, étriers et fenders de la selle de Marlou)
Après 2h30 à préparer les chevaux dont un petit coup de râpe pour refaire parfaitement le roll des pieds de Guizmo (sans trépied) nous voilà prêts.
Nous descendons aux premières maison du village de Montferrier et trouvons les marques du GR. D'ailleurs mon chéri s'est trompé de direction, je suis sûre que le chemin que l'on doit prendre est à droite et c'est le cas!
Nous longeons les maisons, certaines magnifiques et nous nous mettons sur un bas côté herbeux à l'ombre pour une pause boisson et contrôle de carte. J'ai laissé Guizmo en liberté derrière moi, à brouter ... je me retourne, plus personne. Mon Guizmo est reparti sans nous avec son pas de la mort, déterminé à avancer. Au 3eme appel il s'arrête, ouf! Parce qu'il était bien parti!!!!
Nous longeons la petite rivière, c'est roulant et herbeux voire boueux et on commence à monter. Je pense que cette année a été exceptionnelle en pluie! Deux ans de sécheresse dans ce département et c'est vert de partout!
Nous voilà rapidement comme hier assaillis par les taons au moindre arrêt, on se fait piquer. Les chevaux se défendent comme ils peuvent. Je pschitte de temps en temps mais l'effet dure une heure tout au plus. J ai du pschitt humains dans les fontes, pour la peau et les vêtement. Côté pratique, j'ai rajouté la chemise par dessus le tee-shirt car hier je me suis faite piquer sur les épaules et le dos. Là chemise à été imbibée d'anti-moustique, je suis relativement tranquille.
Ça monte pas mal pendant un long moment. Guizmo gère ses pieds mais commence à souffler fort. Pourtant nous sommes au pas. Son cardio est rapide, il est trempé de transpiration. Je fais des arrêts fréquents, détache le seau, lui mouille 3 fois le poitrail à intervalles régulier. J'ai enlevé sa bricole moumoutée en vet-bed. Je commence à m'inquiéter un peu. OK ça monte, y a de la gadoue et des pierres mais Marlou souffle à peine alors que Guizmo est en souffrance
Plus de réseau téléphone pour joindre éventuellement un vétérinaire. Faut continuer à avancer doucement, pas le choix. Sauf qu'on va déjà doucement et que Guizmo ne porte que sa selle, ses sacoches et son boudin. Je le fais avancer doucement, plein de pause et brouter dés que c'est possible.
Je me pose plein de questions en avançant. Il est dans le même état que lorsque nous avions fait l'endurance du mont St Michel en 2016. Je le revois perfusé et en détresse... Bon, allez vivi tu le connais ton Guizmo, tu sais que malgré toutes les sorties que l'on fait il est out au bout de 5min de trot. J'ai la confirmation que Guizmo ne supporte pas les efforts.
Les pauses pour brouter semble lui avoir fait du bien. Je lui parle beaucoup. Il n'est pas du tout dans l'émotion. Nous voilà maintenant sur la route passante qui mène au château. Nous devons la longer un quasi 1km. Là chaleur est suffoquante. Je vois une maison dans un contre-bas, PAUSE! 30min où Guizmo a enfin récupéré et respire normalement , Ouf! Euh non en fait méga OUF!!!!!
Le château se dessine au loin, il est impressionnant! Il nous reste 2km au plus. Mais Guizmo a peiné... et mon père aussi dans la montée. 300m de D+ sur une distance courte.
Nous reprenons le GR un peu plus loin pour remonter dans la forêt. Tout doux loulou, des pauses. Je ne veux pas que Guizmo se remette dans le même état. Nous arrivons au pieds du chateau et l'endroit est propice au pique-nique. Mon père est fatigué et nous sommes quasi arrivés, alors profitons de l'ombre.
Zéro souci sur la suite, Guizmo retrouve son pas allant, je dois le ralentir. Arrivée au village de Montségur et pause à l'abreuvoir. Mon chéri nous laisse pour aller glaner les infos au musée, qui gère l'aire de camping
Les chevaux dessellés et lavés, je dois trouver le terrain où ils vont passer la nuit. Malgré les indications données à mon chéri, je ne trouve pas. Je cherche, je tourne, trouve un chemin étroit et mal entretenu. Je me ravise, fais demi-tour et remonte au camping. Mon chéri me vois revenir et me rejoint. Nous refaisons le trajet ensemble et le même constat! Nous finissons par tomber sur un monsieur qui tond son terrain avec un tracteur. Mon chéri va le voir, je reste avec les chevaux. Il fait 35 degrés, je suis trempée. Le monsieur descend du tracteur et vient nous ouvrir un joli pré juste à côté, avec eau, et nous dit que les chevaux peuvent rester là autant que besoin! Trop gentil ce monsieur!
J6- Repos
L'orage annoncé n'est pas venu, enfin si un coup de tonnerre lointain et un éclair vers 22h, donc rien. Par contre il a plu en continu toute la nuit et très fort par moment.
Contente de mon choix de tente avec grand abside. Tout est accessible sans se mouiller. Et il reste de la place pour Ourko.
J'aurai pu garder la 3places que nous utilisons en montagne pour nos bivouac Pyrénéens et ajouter un tarp pour couvrir les affaires mais j'ai préféré investir dans la 4pl en vue des futures randonnées avec les chevaux.
Réveil avant 8h. Il pleut à torrent. Je profite du repos et de la grasse matinée imposée par la pluie pour écrire mes journées précédentes.
La pluie faiblit vers 11h. Nous sortons des tentes. Je réserve le restaurant pour ce soir.
Petit déjeuner sous un abri attenant à une maison au dessus des sanitaires, qui appartient à la société de chasse. Des gens s'affairent pour les préparatifs de demain soir, soirée paella! Nous demandons la permission de nous abriter car un couple et leurs 3 enfants se sont complètement approprié le coin lavabo en y installant une table et toutes les chaises du camping.
Visite aux chevaux. Hier soir je suis retournée sur mes pas pour comprendre comment je n'avais pas pu trouver le pré du camping. Et je l'ai trouvé!!!! Les explications au Musée n'étaient pas assez précises pour des inconnus. Et bien mes chevaux sont bien mieux dans le pré du Monsieur!!!!!
J ai trouvé un espace très humide et boueux au bord du GR, sans rien à manger que des mauvaises herbes Une clôture bof qui aurait pu faire l'affaire juste une nuit mais un accès à l'eau pas commode. Des bestioles de partout dans ce terrain humide et boueux, piétiné par les chevaux de passage.
Décision de modifier la suite de l'itinéraire, mon papa ne suivra pas ce qui était prévu.
Ce soir on mange au sec au restaurant. Nous allons avisé de la suite. Il a plu toute la journée et il pleut encore au moment où j'écris.
La pluie devrait s'arrêter ce soir !
J7- Repos Montségur
Il a encore plu toute la nuit, la météo ne s'était pas trompée. Hors de question de remballer les tentes mouillées! Il fait 12 degrés et tout est humide dehors. Nous prenons le pti dèj à 9h30 sous l'abri prêté par les chasseurs depuis l'avant veille pour nos repas. Ils sont de retours ce matin pour installer les tables et les bancs pour leur repas annuel. Leur grand barnum a été installé le jour de notre arrivée non loin de nos tentes. A discuter avec eux, ils finissent par nous proposer de manger avec eux, repas paëlla. Il y a 73 personnes de prévues au repas, le traiteur a préparé pour 80 nous dit le Monsieur.
Nous acceptons et nous voilà donc au milieu de tous ces gens sympathiques pour un apéro campagnard dehors, la pluie s'étant arrêtée à 9h00.
Ourko navigue entre toutes ces personnes, il se fait caresser de partout. Des petites filles jouent avec lui, un papy le tâte et dit qu'il est bien musclé, d'autres lui lancent un bâton ou lui donne le gras du morceau de sanglier fumé que nous dégustons à l'apéro.
Situation improbable mais possible grâce au fait que nous ne sommes attendus nulle part. Nous faisons au jour le jour.
Tous les âges sont présents. Tout le monde n'habite pas le village (100 habitants à Montségur) mais beaucoup sont là. Je reconnais Juliette, la fille du couple de restaurateurs où nous avons mangé hier soir. Je lui avais montré des photos de Guizmo et Marlou et je lui avais proposé de venir me voir au camping pour aller voir les chevaux.
Les enfants jouent sans téléphone ni écran ... ils courent, se poursuivent, crient, s'amusent avec l'eau de la source
Une femme, Magalie, nous aborde facilement et nous commençons à discuter. Le courant passe. Nous sommes attablés ensemble, avec son mari. Quel bon moment passé à discuter avec eux!
Tellement qu'elle nous propose de nous emmener visiter le chateau après le repas. Go!
Pas de soleil mais pas de chaleur ni d'insecte et une vue dégagée. C'était très beau là haut et elle nous a retracé l'histoire du Catharisme. Une vraie guide!
Une belle rencontre et une très belle personne cette Magalie. Elle et son mari ont fait le choix de s'installer ici et ne l'ont jamais regretté.
J'ai adoré cette journée et cette ambiance de village familiale où les traditions perdurent. Les gens vivent simplement ici . La nature est rude mais magnifique.
Peut être qu'un jour je changerai de vie moi aussi.
Changement d'itinéraire demain. Mon papa ne pourra jamais faire la boucle de prévue car il y a trop de dénivelé pour lui.
Nous partirons vers Lavelanet rejoindre la plaine.
J8- Montségur-Lavelanet 10km
Réveil à 7h15. Dur de se lever : hier soir un randonneur à installé sa tente à 22h pas loin de la notre et le mec a ronflé toute la nuit. Non mais trop pénible!
Pti dej tranquille, puis on commence à ranger les affaires et on les rassemble sur la table de pique-nique. Je pèse chaque sacoche pour répartir correctement le poids.
Une fois tout rassemblé et pesé, je suis partie seule chercher les chevaux au pré tandis que mon chéri et mon papa s'occupent des tentes, que l'on a laissé sécher un peu au soleil avant de les replier. Nous ne sommes pas pressés.
Mon père a pris les devants tandis que je finis de charger/préparer les chevaux. Nous partons à 10h30 sous la chaleur et les insectes de retour, une horreur ses taons et bêtes piquantes qui énervent beaucoup Guizmo.
L'itinéraire du jour est le sentier des Tisserands : il se nomme ainsi car il était emprunté par les Tisserands du Moyen Âge.
Avec toute la pluie des derniers jours, ce chemin en pente parfois pavé de cailloux et dans les bois s'est avéré technique car très glissant.
Marlou, la force tranquille et au pied très sûr a fait quelques glissades. Guizmo est encore monté en émotion à cause du terrain glissant. Il n'aime pas ça, précipite, a glissé fort 3 fois sur des passage étroits et en dévers. J'ai fait passé Marlou devant pour l'aider mais j'ai là une piste quand à son état lors de la montée à Montségur. C est la difficulté du terrain qui le fait passer RB, il ne réfléchit plus et monte en émotions et en cardio. Donc on y a été doucement, je lui ai fait garder ses distances derrière moi. On n'est plus dans la Beauce ni en forêt de Rambouillet. Là difficulté ne dure pas 10 ou 15 mètres mais plusieurs centaines de mètres. Mais c'est bien, il apprend!
Ensuite la vue s'est dégagée et c'était magnifique!!!!!
Nous avons fait une pause dans la cours d'une maison habitée par un couple allemand. Ils nous ont gentiment donné de l'eau pour les chevaux et offert un banc pour nous assoir à l'ombre.
La suite de l'itinéraire a été une piste forestière, choisi pour que mon papa puisse boucler les 10km du jour.
Souvent ombragée, elle nous a aidé à supporter la chaleur du jour. Aucun difficulté particulière sauf la chaleur par moment.
A 16h, arrivée au camping de Lavelanet appelé la veille. Ils sont référencés accueil équestre par le CDTE Ariège.
Nous avons un emplacement ombragé avec les chevaux juste de l'autre côté du chemin. J ai mon paddock de randonnée et mon grand seau pliable. Top!
J9- Repos
Ce matin, mon chéri est parti en courant chercher la voiture de mon père restée au gîte de Montferrier, soit 12km de course (il a l'habitude).
Pendant ce temps là j'ai fait un peu de lessive. D'ailleurs je suis super contente du seau que j'ai acheté chez Kramer : 5l de contenance et autoportant. Il fait bien le job. On verra combien de temps il dure.
J'ai mon autre seau, 20l qui lui restent dans le paddock des chevaux.
Une journée chaude et orageuse est attendue. "Jo" du camping qui nous a installé la veille vient me voir et me dit d'installer les chevaux à l'ombre car sinon ils vont rester en plein soleil toute la journée. Je déplace le paddock au niveau des emplacements tentes où il n'y a que nous et une famille en caravane. Il m'a demandé la veille de ramasser les crottins et m'amène une pelle et une brouette et me dit de tout laisser à l'entrée du potager juste en face des chevaux.
Les chevaux sont bien à l'ombre, un peu moins de taons qu'au soleil.
Je le recroise en train de tondre sur plusieurs emplacements de mobyl-home. Alors que je discute avec une petite mamie, il vient lui demander sa tondeuse pour aller tondre chez "Marie".
Dans ce camping il y a énormément de résidants à l'année, c'est impressionnant !!! Il y règne une ambiance village où tout le monde se connaît et s'entraide, une résidence de personnes âgées .
Les toilettes et les douches sont nickels... nous sommes quasi les seuls à les utiliser
"Jo" passe nous voir avec sa femme, lui montre les chevaux et nous discutons de l'itinéraire de demain. Il me dit d'aller voir à l'entrée du camping la fresque des lieux miniatures qu'il a lui-même réalisée pour que je visualise ce qu'il m'explique. Il va voir ensuite les lapins et les poules juste à côté de nous, nettoie leur enclos. Deux lapines béliers naines n'arrêtent pas de s'échapper. Ce matin elles étaient à côté de nous au petit dej, trop mignonnes.
Mon papa nous quitte et repart sur Tarbes. Il nous dépose en ville pour faire des courses. Cela fait 6 jours que nous sommes autonomes à 3 adultes et 1 toutou, il faut reremplir les sacoches pour la suite.
Alors comment décrire la ville de Lavelanet.... ben c'est moche! Nous avons parcouru à pieds l'avenue principale qui n'est que suite de maison où de commerces fermés.
De retour au camping, je croise le Monsieur qui nous a accueilli hier. Il était venu à notre rencontre alors que nous longions la piscine municipale abandonnée (elle aussi). Il avait demandé à un jeune homme de prendre la voiturette électrique pour nous guider puis "Jo" avait pris le relais.
Et là énorme, j'apprends que le mec qui s'occupe de nous depuis le départ, est un résident!!!! Je croyais que c'était le patron!!!!
Mais non, le patron c'est celui avec qui je discute là maintenant!
Oh punaise on a bien rit du quiproquo! En fait le mec il est chez lui dans ce camping. Il tond partout bénévolement (aujourd'hui il a fait un escargot pour que les gamins s'amusent dans l'herbe), il a créé un potager, un espace détente sur le thème de l'Ariége avec des lumières qui s'allument partout le soir, il a créé une carte du département en 3D, il s'occupe des animaux...
Voilà voilà, encore une rencontre... rigolote! Mais ce monsieur déborde de gentillesse et d'attention. Tout comme cette petite mamie qui se soir à 20h m'a ouvert le mobil-home inoccupé de sa fille pour que je recharge ma batterie externe, en me disant de venir la chercher quand je voulais ce soir et en me montrant comment refermer la porte.
J10 Lavelanet / Lac de Montbel 19km
Décès de mon téléphone, écran hs.
Trop chouette sinon!
J11- repos Lac de Montbel
Ce matin grasse matinée. Les jambes tirent un peu de la journée d'hier : nous avons marché 1km avec un peu de dénivelé.
Indécision depuis hier soir, partir ou rester. Les 30 degrés et la fatigue font pencher la balance vers la 2eme option.
La nuit à été calme malgré un début de soirée un peu bruyant, des jeunes installés autour du lac mais ça c'est vite calmé.
A midi, nous partons avec les chevaux tous nus rejoindre un endroit que j'avais repéré la veille, héhé, trop chouette!
Guizmo a fait l'hippopotame 4 fois, j'ai jugé plus sage de rester à pieds!
Et un mousqueton de longe cassé par Guizmo que j'avais attaché pourtant court à un arbre : il s'est entortillé autour de l'arbre et a tiré brusquement, le mousqueton a fait fusible en cassant. C est la 1ere fois en 15 ans qu'il tire au renard. Heureusement, je n'attache jamais avec le licol éthologique!
J12- Lac de Montbel/St Ybars
Encore une journée IMPROBABLE!
La veille, à 20h, je reçois un message du garagiste qui me dit que le 4x4 est réparé et que je peux venir demain le récupérer!
Alors je vous passe les détails techniques pour lire son message depuis mon tél HS, écran noir qui se rallume par moment avec le tiers inférieur tout blanc. Je ne peux pas décrocher aux appels et je n ai accès qu'à la 1ere ligne des lettres du clavier... la loose.
Bref, j'arrive à le rappeler. Sauf que ce qui est censé être une bonne nouvelle n'en n'ai pas une car nous on s'est organisé pour rentrer le 20 juillet, date donnée de la réparation. Le garagiste a passé une partie de la nuit à travailler pour nous dépanner au plus tôt, du coup, impossible pour moi de lui dire "Euh c'est gentil mais on vient dans 3 jours
"

Le propriétaire du camping passe à ce moment nous voir, nous devons le régler. Comme je suis au téléphone avec le garagiste, mon chéri lui explique la situation.
Or ce Monsieur, j'ai passé un long moment à discuter avec lui cet aprés-midi. Je m'étais assise dans les escaliers à l'ombre pour régler les câbles des Renégades de Marlou et confectionner des chaussons de fortune pour Ourko qui souffre des coussinets.
Il a 75ans, quasi l'âge de mon papa. Nous parlons de sa ferme, de la construction de lac qui a emputé ses terres de 56 hectares puis nous entamons une discussion plus intime : de son passé de fils d'émigré. De sa mère espagnole, de son père français vivant en Algérie. De leur fuite de l'Espagne pour arriver ici. Ces mots ont trouvé écho en moi, petite fille d'émigré espagnols. Mon père qui arrive à 14ans en France et qui a connu une intégration difficile faite de remarques moqueuses sur son accent, sur son père qui venait voler le travail des français... Cela l'a marqué au point de ne jamais nous parler espagnol à ma soeur et moi.
Nous avons poussé encore plus loin la discussion et j'ai exactement l'âge de sa fille.
Ce moment partagé à certainement impacté sa décision, demain matin il m'emmène en voiture chez le garagiste!
Je lui dit que je peux faire du stop mais non, il a pris sa décision. Que dire à part merci ! je rien pu faire d'autre.
Incroyable ces moments de vie depuis le début. La gentillesse et la générosité des personnes croisées au hasard de notre séjour.
Me voilà donc le lendemain matin à 10h au garage, puis je suis allée récupér mon van qui commencait à gêner au gîte de départ. Bref arrêt pour acheter du pain,.du café (on n'en a plus!!!) et quelques douceurs et go direction le Lac avec mon tél en vrac et le GPS qui n'est pas accessible. Heureusement j avais pris des repères visuels sur le trajet avec le monsieur. Chargement du 4x4, embarquement des chevaux à 12h30 sous la chaleur écrasante. Nous avons fait 85km, avec une pause à l'ombre des platanes d'un petit village super mignon!
J'avais trop envie de faire pipi depuis le matin, je m'arrête sur cette petite place où je me demande comment je vais faire . Et paf, le truc de dingue, des toilettes publiques, les WC les plus propres depuis le début du périple... oui oui, au stade où j'en suis, c'est un petit périple cette randonnée.
Arrivée au Haras de Fantilhou. Accueil d'Inés. Mise en paddock des chevaux. La chaleur est insupportable, on est trempé. Inès leur a prévu un paddock en hauteur où il y a un vent salvateur. Elle prend son tracteur, leur pose une balle de foin. Ils ont un abri et quelques arbres pour l'ombre. Ils sont à côté des poulinières et des 2 derniers poulains nés.
Les autres chevaux sont en estive dans la montagne. Restent l'étalon et les chevaux de proprios. Ils ont un pré immense et vallonné.
Ici en Ariege, c'est simple, rien n'est plat!
J13- St ybars/ Carla Bayle 15km
Très très chaud aujourd'hui et encore une belle rencontre improbable même! Merci Mr Brosseron!!!
Mémorable, la montée des escaliers qui mènent à la vieille ville, pas de photo mais ils ont assuré mes doudous!
Premier bivouac, au bord du lac.
J14- Lac de Carla-Bayle/ Mas d'asil 19km
34 degré encore, on étouffe encore sous la chaleur que les efforts rendent encore plus difficile à supporter.
Réveil à 6h15, départ à 9h10. Six heures de marche. 600m de D+ pour franchir les coteaux.
Mes 3 kilos en trop du départ se sont vite envolés avec le rythme des journées!
Traversée d un champs de tournesols. Sortie de la scie et de la pince coupante. Un chemin non entretenu puis barré par une clôture à longuement freiné notre progression du matin.
Longue pause pour grignoter à l'ombre aux Bordes sur l'Arize, très beau village.
Puis remontée sans un souffle d'air. Guizmo souffle, je le ménage par des pauses lors des montées.
Ça y est il a tout compris, il ne gigote plus à l'attache, il se repose!
Arrivée tous suants au Camping à la ferme du Mas d'Azil. Accueil très bof et inadapté à des cavaliers. Après 20 bornes dans les jambes, je garde pendant 1h30 mes chevaux en main qui ne sont pas les bienvenus malgré une référence "accueil équestre". En fait les chevaux sont hébergés chez le voisin agriculteur mais il est parti en dépannage avec son tracteur.
Nous l'attendons et déchargeons les chevaux à 30m de notre emplacement tente avec des escaliers à monter!!!
L'agri arrive enfin, j'emmène les chevaux à pieds chez lui à 800m et tout le pré à monter sec . Super monsieur!
Il prend les chevaux en ayant changé les siens de parcelle : il a tendu un fil et mis le courant. Eau propre, pas d'abri mais des arbres. Orages annoncés cette nuit. Il est 20h. On est fatigué par cette longue chaude journée.
Les photos ne sont pas dans l'ordre.
J15- Repos
Énorme orage dans la nuit et une pluie battante pendant plusieurs heures.
Je n'ai quasiment pas dormi en me demandant comment les chevaux allaient gérer ce violent orage.
Fatigués par les jours précédents, la veille au soir nous avons pris la décision de nous reposer 24h.
Pas de réveil ce matin mais à 9h le propriétaire vient à notre tente nous annoncer que les chevaux se sont mélangés à ceux du voisin! Et meeeerde!
On sort vite, on se regarde en marchant...on a des têtes de déterrés!800m de chemin puis dénivelé dans le pré, ça pique. L'agriculteur est là, il me dit qu'il n'y a aucun souci, mes chevaux sont calmes. Le fil est intact, il ne comprend pas par où ils sont passés.
Par contre, un de ses deux chevaux est au sol et n'arrive plus à se lever. Il possède ces deux chevaux et les trois ânes trop mimi qui viennent nous voir et les trois poulains de 1 à 2 ans sont à un ami à lui, il les garde le temps qu'ils grandissent.
Je n'avais pas vu son petit troupeau hier soir, le pré est immense 15 hectares! Mais tout le monde est là non loin de l'abri.
Vision d'horreur du matin, voir ce cheval de 28 ans allongé au sol. Il a maigri depuis cet hiver me dit l'agriculteur qui a essayé plusieurs fois de l'aider à se retourner. Je détourne la tête et m'avance vers Guizmo et Marlou, je ne veux pas croiser son regard. Celui de Kaiser me hante encore, ce cheval que sa propriétaire m'avait confié et qui est tombé dans la rivière avec elle.
J'appelle Guizmo et Marlou et je vois qu'ils ont créé des liens avec les poulains. Ils viennent quand même vers moi, je leur donne un petit bout de pomme chipée au camping en récompense.
L'agri me dit qu'on peut les laisser ensemble mais j'ai vu Guizmo tenter de s'approcher du cheval à terre. Son copain de pré l'a chassé.
Ces deux chevaux sont très proches et l'un est au plus mal, je pense à mes chevaux dans la même situation, ce n'est absolument pas le moment!
Pendant que je repasse les miens de l'autre côté du fil, mon chéri et l'agriculteur font le tour des piquets et en ont trouvé un à terre avec le fil à 30cm du sol. Mes chevaux sont passés par là!
Un peu plus tard le monsieur nous rappelle pour nous dire que l'orage a fait disjoncter la clôture!
Nous regagnons notre tente. Je pense à ce pauvre cheval. Je suis fatiguée mais le soleil me ravive un peu. Le temps de faire un peu de lessive et de faire sécher le linge que la pluie s'invite à nouveau. Il fait 18 degrés. Aujourd'hui c'est polaire et coupe-vent.
Repos et travail sur l'itinéraire des prochains jours.
J16- camping à la ferme/Mas d'Azil /lac de Filheit 15km
Le camping était à 4km du Mas d'Azil. Note à moi-même, c'est trop loin du trajet donc à ne pas refaire.
800m pour aller chercher les chevaux, les ramener au camping. Descendre l'escalier avec toutes nos affaires et faire un tas au pieds de petits arbres où j'ai pris l'initiative d'attacher mes chevaux. Que de temps perdu!
Donc re-4km pour rejoindre le Mas où nous avons prévu de faire des courses.
Sur le trajet, un chemin qui descend fort et arrive au parking de la grotte. On poursuit sur la route dans un 1er temps puis je me ravise, allez go, on descend et on verra si on peut traverser la grotte! On fait des photos devant l'entrée impressionnante, 70m de haut!
Mon chéri part glaner les infos et revient : nous avons le droit de traverser avec les chevaux dans la partie piéton avec gilets et frontale car ensuite plus de passage protégé, il faut passer sur la route. Il hésite mais je connais mes chevaux, je sais qu'on peut passer.
Par contre la loose, j ai mis ma frontale ce matin dans mon boudin...note à moi-même toujours la laisser dans une fonte.
5 minutes pour attraper la frontale et nous voilà équipés pour traverser.
Pfiouuuu, impressionnant, bruyant, grandiose!!! La rivière traverse la grotte et la route aussi!
On l'a fait, sans aucun problème. Guizmo un peu dans l'émotion mais il a assuré comme un chef. Quant à Marlou, impassible aux mains de mon chéri qui lui par contre n'était pas serein du tout.
Puis en continuant par la route, nous sommes arrivés au centre ville et à 2 minutes prés, le petit Proxi était fermé. On est arrivé à 12h13 pour une fermeture à 12h15
Passage à la pharmacie pour prendre de la biafine pour Guizmo qui a le nez tout brûlé par une plante photosensibisante certainement mangée dans le pré du lac de Montbel
Mince, ne pas pouvoir re-remplir les sacoches est embêtant, surtout qu'un bivouac est prévu ce soir. Alors mon chéri repart à la boulangerie et revient avec une fougasse, une grosse brioche, 2 sandwichs et 2 desserts. On va bien se remplir le ventre ce midi et on fera light ce soir.
Arrêt à la fontaine pour manger. Trop joli ce village du Mas d'Azil et ses alentours. Les premiers km étaient très beaux, puis la route (GR) nous a emmené au Lac de Filheit.
Impossible de trouver un spot de bivouac! Trop d'arbres et d'humidité sans compter les insectes et le gravier rajouter par les pistes. Nous poursuivons notre trajet. Ça monte pas mal. On fait des pauses. On met Guizmo en liberté derrière mon chéri, et moi je suis derrière avec Marlou. Ça fonctionne bien dans le dénivelé montant, on le fait depuis plusieurs jours.
Arrivés à la petite route, le GR part à droite. A gauche à une centaine de mètres, deux maisons. Je dis à mon chéri "viens on va demander si on peut s'installer chez les gens". Il n'y croit pas du tout du tout. Il fait chaud, il est 16h, moi je le sens.
Je toque à la deuxième maison que je trouve plus jolie, bingo! Le monsieur accepte que l'on s'installe sur le terrain juste en face, il est à son cousin. Il me montre où se trouve le robinet derrière sa maison. Top, à 50m du terrain!
L'endroit est magnifique!!!
J17- Montauriol/Artigat 15km
Superbe décor ce matin, cet endroit est magnifique tout comme les chênes majestueux qui nous entourent.
J'ai dormi en pointillé, toujours une oreille pour surveiller les chevaux.
Hier soir un mec en Duster est passé 4 fois sur le petit chemin devant la tente. Mon chéri m'a rassurée en me disant qu'il faisait le tour de ses prés. Si j'avais été seule je n'aurai pas dormi de la nuit avec le couteau à côté de moi! Et puis je rachète une Beauceronne gardienne de la mort comme ma toutoune Laska qui n'est plus là. Et un tazer aussi ... et même avec tout ça je crois que je ne dormirai pas! Mais j'ai un chéri qui ronfle à côté de moi alors ça va
Réveil à 7h00, on a une longue journée aujourd'hui pour rejoindre Artigat. On devient de plus en plus efficaces, mon chéri participant davantage aux préparatifs. Il pèse et équilibre les sacoches et panse les chevaux. Il sait maintenant reconnaître une fonte d'une sacoche et une sacoche d'un boudin!
On décolle à 9h30. J'ai enlevé les crottins pour rendre la parcelle propre. Et j'ai laissé un mot de remerciements au Monsieur.
Régle d'or du matin, on prend toujours le temps au pti dej. Toute l'année c'est la montre qui nous guide. Mais là c'est les vacances!
On reprend le GR à l'ombre de la petite route, l'impression d'être libre
Puis bonne grimpette en passant sous un fil de clôture en plein travers du GR (pour délimiter une grande zone de travaux et non pour barrer la route). Ça pique de bon matin, on a déjà chaud!
Les vaches ont complètement labouré une portion du GR, dur d'avancer en s'enfonçant et en montant. Mais aprés c'est la récompense, une vue magnifique et un chemin ombragé sous des petits chênes, en bord de coteau. Que c'est beau et caillouteux! J'hésite à mettre les Renegades à l'arrière, on avance et on verra.
Guizmo a vachement progressé, il pose ses pieds doucement, pas à pas, sans précipiter que ce soit en montée ou en descente. Le passage est étroit, ravin d'un côté et clôture de l'autre. C'est tortueux et pierreux. Les arbres sont partout, il faut se faufiler pour ne rien accrocher. Médaille d'or décernée à Guizmo, aucune égratignure de sacoches, pas une seule fois il a touché quoi que se soit.
Par contre Marlou j'ai plus assez de doigt pour compter depuis qu'on est parti!!!! Punaise il a des Renégades au pieds mais choisi de frotter les arbres où les ronces en abimant le paquetage plutôt que de mettre un sabot sur la caillasse!!!! Ben, il a pris une phase 4 Marlou, et j'ai remis les pendules à l'heure! Non mais oh, t'as pas l'impression d'exagérer là hein!?
Un trés long passage étroit entre des barbelés et une cloture où dans une descente Marlou, pour éviter les cailloux, se retrouve les 4 pieds dans les trois hauteurs de barbelés au sol, les piquets sont à terre. STOOOOOOOP! Merci Parelli et le focus : j'ai sorti Marlou pied par pied de ce merdier dans le calme, sans qu'il ne se rende vraiment compte de la situation.
En fait en y repensant ce sont des kilomètres que l'on a fait en passage étroit.
Arrivée dans un village, pause au bord de la rivière et on y mange un peu. Une passerelle étroite et basse à franchir. Mon chéri a fait une photo mais je ne me suis pas attardée, ça bougeait et ça grinçait. Et Marlou resté en.bas qui commence à appeler Guizmo. Sortons vite de là. Quelques mètres plus loin, on arrive à l'épicerie, fermée. Ouverture à 16h30. Cool il est 13h30 Bon, on traverse une autre passerelle, plus large et haute que la précédente, le bar fermé
Je vois l'église et de l'ombre, on s'y est reposé 1h. La chaleur toujours. A chaque pause les chevaux restent bien immobiles et dorment. Je joue avec la lèvre inférieure de Guizmo.
Puis la partie moins marrante, une longue petite route en plein soleil et qui monte, qui monte... Marlou se traîne, je suis trempée. Mon chéri veille sur Ourko et ses chaussons de fortune et moi je mène les chevaux. Guizmo et son super pas et Marlou qui se traine, une fois deux fois trois fois.... 2eme phase 4 de la journée pour Marlou. Je le mets en avant, moi en zone 4 et énergie haute et roule ma poule. Trop beau en plus quand il marche bien au lieu de se laisser tracter encolure basse. Bah oui mon gros, t'abuses!
On arrive en haut de cette fichue route. Une ferme. On cherche le chemin et finissons par le trouver.... barré par un tas de bois en diagonale et par une clôture électrique alors que les panneaux de signalisation sont là!!!!
Obligés de faire demi-tour, là pour la 1ere fois j'en ai marre. 3km de détours dont 1km de départementale avec ses conducteurs qui nous frôlent sans ralentir malgré mon gilet jaune et un gilet orange mis sur le boudin arrière de Marlou.
Pffff.... vraiment n'importe quoi!
Arrivée à l'épicerie ouverte et direction le camping d'Artigat, appelé le midi.
Super accueil, notre tente au fond du camping, un portillon à franchir et un espace où je peux monter le paddock en bord de rivière. Ils aiment les animaux ici et ça se sent. Des oies sont en liberté ainsi que des chèvres.
J18- Artigat/Bourdieu (camping)12km
Nous quittons le camping d'Artigat après avoir remercié chaleureusement Éric son gérant, un colosse d'1m95 adorable et amoureux des animaux. Contraste étonnant, il possède deux chihuahuas
Nous avons été super bien accueillis.
Direction Bourdieu ou La Réoule nous ne savons pas encore, tout dépend de l'endroit qui nous acceptera.
Ça grimpe ça grimpe, il fait déjà lourd à 10h du matin. Départ par la route puis les chemins ombragés. Pause aux abords d'une magnifique maison en haut de la colline. Nous laissons un message à La Réoule et j'en profite pour appeler le village de mes parents où un pré m'est prêté par la mairie pendant mon séjour.
Traversée de champs, vue sur les alentours vallonnés . On commence à avoir faim, je vois une belle église au loin et décide d'y faire une pause, elle est à quelques centaines de mètres de notre itinéraire. Une fête est en préparation, ils ont dressé un grand barnum tout autour de l'église. Nous le traversons et trouvons bancs et point d'eau derrière! Non mais top!
La Réoule nous rappelle, ils ont 4 patous et n'accepte pas les chiens. Plan B, le camping de Bourdieu que nous appelons dans la foulée.
Il nous reste 4km à faire, tranquille.
Au détour d'un chemin, voilà qu'arrive vers nous une toutounette toute en joie et légèreté. Pas de collier. Pas de maître aux alentours. Elle est toute jeune et fofolle mais super gentille. Et elle est scotchée à Ourko. Nous continuons à avancer et la toutoune nous suit encore, mince.
Je me ravise. Cette chienne a dû s'échapper de quelque part, j'ai vu une maison plus haut, je vais aller demander à tout hasard si c'est leur chienne. Mon chéri reste avec les chevaux et moi j'embarque les toutous avec moi.
Je sonne. Une jeune fille m'ouvre la porte, oui c'est sa chienne, enfin celle de ses parents. Elle me dit qu'elle n'a aucune autorité sur elle. La chienne n'a jamais eu de laisse ni de collier, elle pense qu'elle a deux ans.... non mais j'en crois pas mes oreilles. En fait personne ne s'occupe vraiment de cette chienne, Kalie. Elle n'a pas le droit d'entrer dans la maison et vit dans le garage ouvert.
Bon OK, mais va falloir trouver une solution car là ta chienne elle a décidé de nous suivre, alors on fait comment. Effectivement la jeune fille n'a aucun rappel...en 10min j'ai un rappel et le "assis". Comme il n'est pas possible de l'attacher, il faut l'enfermer quelque part. Le sketch : c'est moi qui appelle la chienne, la fait assoir, la porte à l'intérieur d'une buanderie. Puis la jeune fille me fait monter l'escalier, je me retrouve dans sa maison pour ressortir par une porte sur le terrain en contre-haut. Il me faut me frayer un chemin entre les ronces et les acacias pour rejoindre mes chevaux. Ourko, obéissant, me suit sur le chemin d'en bas.
Mon chéri commençait a s'inquiéter. Je lui raconte ce que je viens d'entendre et de vivre. Pauvre toutoune, ses conditions de vie nous font mal au cœur. Tu m'étonnes qu'elle nous a suivi! Chouette un copain chien!!!! Et des humains qui me parlent et me caressent
On arrive au camping aprés une bonne grosse grimpette par la route, punaise, il faut des bons embrayages!
Je pense à Kalie et espère secrètement qu'elle suive notre trace. Je sais, ce n'est pas raisonnable...
Les proprios ont des chevaux et deux grands prés avec du dénivelé de dingue. Leurs chevaux sont dans le pré le plus lointain. En nous installant en bas du parcours du mini-golf, on est juste à côté de Guizmo et Marlou. La proprio nous le propose car il a tellement en pente que les enfants ne finissent pas le parcours de mini-golf , un an qu'elle n'a pas vu de gosse en bas!
À 15h on est installé, et on a le temps de faire un peu de lessive et de se reposer. On s'est même offert un coca et un Magnum, trop bien!
Par contre entre temps Ourko ne pose plus du tout sa patte arrière gauche. On a beau regarder, inspecter les coussinets, on ne comprend pas! RAS de la journée, on arrive au camping et une heure après il boîte fort.
Décision d'aller chercher le 4x4 demain pour ne pas le faire marcher. Nous sommes à 5km par la route de St Ybars d'où nous avons commencé notre boucle. La proprio propose à mon chéri de le conduire
Je ferai la dernière étape seule avec mes chevaux. 10km pour moi avec mon tél en vrac mais j'ai la carte.
Demain c'est donc la fin. Je n'ai pas envie d'arrêter. J'aurai bien continué davantage.
J19- Bourdieu/St Ybars 10km puis trajet en van+4x4 chez mes parents (140km)
Ourko boitant, la veille au soir nous décidons que mon chéri ira récupérer le 4x4 le matin pour soulager Ourko, et moi je termine les dix derniers km avec les chevaux.
A peine levés et ayant tout juste récupéré les chocolatines , mon chéri se fait prendre par une camionnette qui part du camping et qui passe par St Ybars. Je commence mon petit déjeuner seule, en me disant que finalement ça va être sympa de terminer de cette manière. Guizmo monté et allégé de son boudin et quasi rien dans les sacoches arrières et Marlou tout nu! Mon téléphone fait toujours des siennes et une partie de l'écran est out mais j'ai appris à l'apprivoiser ces derniers jours. En branchant une batterie externe dessus, deux fois sur trois j'arrive à le démarrer. Je vais pouvoir consulter de temps en temps mon appli de guidage (mais avec un tiers de l'écran tout blanc ) et j'ai la carte IGN.
Je n'ai mangé qu'une chocolatine, j'attends que mon chéri arrive. On s'était fait une joie de prendre ce dernier petit déjeuner ensemble. Je m'affaire à alléger les sacoches de Guizmo et je cherche mon cordon de téléphone, je ne le trouve plus et c'est bien pratique pour ne pas le faire tomber, surtout que je mène deux chevaux et que je consulte la carte en même temps .
Retour ultra rapide du chéri. Préparation des chevaux et je décolle à 10H30. Bidouillage avec mon petit couteau que j'ai toujours sur moi et de la ficelle à ballots, toujours sur moi également : en 10s je confectionne un petit cordon pour mettre mon tél en bandoulière.
Allez go, c'est parti!
Ca roule plutôt bien au départ, ça grimpe mais à cheval c'est easy, trop bon de monter! Mais rapidement on tombe sur un fil galva en travers, que je n'ai pas vu, c'est Guizmo qui a stoppé, bien joué! Mais ça m'a mis une petite piqure de rappel, j'aurai du le voir ce fil, faut que regarde devant moi et que j'arrête de regarder partout et de prendre des photos.
Bon, ce fil n'augure pas de bonnes choses, je me dis déjà que ce n'est pas normal! Et bien je ne me suis pas trompée!!!! re-fil à passer, chemin barré, clôture, j'essaye de la contourner en montant par la gauche mais je sens que je ne suis pas au bon endroit. J'allume mon tél, et j'ai la confirmation. Demi-tour, retour devant la clôture. Je trouve un endroit où un piquet se soulève, ça ressemble à une porte...mais les brebis sont juste derrière, le passage et étroit et en descente. Ok, ça c'est fait, maintenant faut descendre ce chemin étroit en devers, les brebis s'enfuit devant nous, le passage est bas à cause de la végétation qui fait comme un tunnel, sauf que tout pique autour de nous. Je marche dos courbé, au fur et à mesure qu'on descend, le troupeau se déplace, j'y vais calmement pour ne pas les apeurer. Purée mais c'est quoi ce chemin!!!!
Nous sortons du "tunnel", en ayant scié une branche basse et le troupeau s'enfuit au loin. Je cherche mon chemin, il devrait partir vers la droite mais là la clôture je ne peux pas la passer. Il y a une possibilité sur la gauche, je m'y engage car je suis censée arriver au même point. Je vois une baignoire au loin mais pas d'eau. Une poignée à ouvrir et là en touchant le sol le fil galva claque fort, y a un sacré jus dans la clôture!!! Bon, faut qu'on sorte de là, j'en ai marre, c'est compliqué, il fait chaud et on perd pas mal de temps. J'avance, j'avance et là apothéose, une clôture à mouton, avec des petits piquets plastiques et du quadrillage en corde et aucune poignée!!!! Mais comment je vais faire pour passer???!!!!
Bon, je fais appel au Mac Gyver qui sommeille en moi. Couteau, ficelle à foin, je passe la ficelle autour du piquet plastique et en faisant un noeud trés serré, j'ai une accroche et je fais une poignée. Je la saisi pour soulever le piquet et nous faire un passage. Ca claque fort, c'est dur pour Marlou qui est hypersensible au bruit du courant, il n'aime pas ça du tout. Allez mon loulou, on sort de là! Ca passe, yeeees! je remets tout en place en râlant car j'ai à moitié pris le jus par la ficelle en remettant le piquet. Je remonte à cheval, ça grimpe et nous voilà sur la route.
Pffffiou, pas simple tout ça!
Il nous faudra encore passer 6 portes de clôtures, faire demi_tour sur plus d'un km car j'ai perdu mon sac fluo avec mon poncho dedans, la loose. Traverser une ferme où deux personnes passent le karcher dans une remorque agricole sans nous voir.
Un peu de trot pour reprendre la route et ensuite Guizmo n'avance plus, on a trotté 500m en montée.Je le laisse récupérer au pas mais va falloir qu'on accélère un peu.
Lorsque le chemin s'y prête enfin, on prend le galop. Je ne peux pas quitter l'Ariège sans faire une petit galop avec mes doudous
Encore un peu de trot et je vois le haras qui se dessine au loin. La boucle est bouclée.
Pause à l'ombre pour brouter, je desserre la sangle de Guizmo pour terminer le dernier km à pieds. Il fait très chaud, il est 13h30. Douche appréciée par les chevaux et séchage à l'ombre en broutant.
Et voilà, c'est fini, j'aurai bien continuer.
Arrivée sans encombre chez mes parents après 2h de route. Je découvre le pré que le maire m'a réservée, en plein centre du village, petit mais bien clôturé. A 5min à pieds de leur maison.
Nous avons réalisé 2 boucles, tirées du bouquin suivant
Et anecdote amusante, les deux femmes sur la photo sont les sœurs d'Inès qui nous accueilli au haras de Fantilhou, là ou est né Marlou.
Nous avons passé une semaine chez mes parents. il y a fait très chaud, trop chaud pour envisager de sortir en journée avec les chevaux. Leur pré étant complètement tondu, j'ai du acheter du foin, facile grâce au Bon coin où j'ai pu acheté des ballots de foin 3 fois moins cher que par chez moi en Beauce.
J'ai mouillé le foin (en filets) par précaution car Guizmo était au régime sans poussière depuis 1mois 1/2.
Et le plaisir oublié de remplir des bidons d'eau de 20litres et de les apporter aux chevaux...
Du coup mes journées ont été bien remplies entre la famille et la gestion des chevaux.
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J'ai adoré cette première vraie randonnée!